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L'immortelle succombe aussi

25 décembre 2014

Question de corps.

2014-09-13 14

Une vielle dame, là-bas, quelques vallons plus loin, disait, l’automne bien installé, que la terre, en cette période, était amoureuse. Amoureuse, car elle se collait à nos chaussures, les faisant peser de plus  en plus à mesure que nous avancions. Nous ressentions alors pleinement l’accroche de la terre, le poids qu’elle avait, et le nôtre également.

Dans mon cas, est-ce la terre qui m’aime, ou bien moi ? N’est-ce pas mon poids qui s’ancre en elle. Mon poids qui augmente, à chaque pas que je fais, me faisant m’enfoncer plus encore en elle. Je m’y accroche, je m’y enfonce, j’y plonge. J’y suis et j’y reste.

 

Je ne sais pas voler. Ou ne me le permets pas. Je reste ancrée sur le sol. Solidement ancrée. Par mon poids et le poids de mon âme. Par mon poids, le poids de mon âme et le poids de mes maux. Par mon poids, le poids de mon âme, le poids de mes maux et le poids des regardes que j’imagine sur moi. Plus encore, je reste ancrée solidement par le poids de mon propre regard sur moi.

Je m’ancre moi-même. Me ficelle à la terre. Je marche, me déplace, mais ne sais courir. Pourtant, je peux marcher rapidement, mais pas courir. Il me faut toujours une attache sur terre, même une. Mais pourquoi ce besoin ? Pourquoi ne pas essayer de sautiller, de se détacher du sol, quelques instants d’abord, puis plus souvent ensuite ? 

 

Il ne s’agit pas de vouloir quitter le sol, de s’en détourner ou de l’ignorer. Il s’agit plutôt de trouver la bonne mesure, le bon pas. Une certaine légèreté, tant en mon âme qu’en mon corps. J’aimerais savoir me faire légère. Avoir la sensation de l’être.

Car l’ancrage, avant d’être mental, vient du corps. Avant d’être représentation, il est physique. Je n’évoque pas l’ancrage culturel à un lieu, une terre. Pas l’ancrage terrestre, même si l’attraction y est pour quelque chose, d’une certaine façon.

 

Si j’allais sur la lune, la légèreté m’embaumerait. Mais je ne veux pas ce genre de légèreté, qui te fait presque quitter le sol. Plutôt un pas de danse, un air qui te prend et te donne envie de bouger. De fermer les yeux et d’ouvrir les bras. De te laisser emporter.

Ce genre de légèreté qui me manque et que je cherche. Ne plus rester simplement plaquée au sol, gênée de ce corps dont je ne sais que faire, qu’il me faut apprivoiser. Peut-on se donner à quelqu’un sans savoir se donner à soi-même ?

Et cette pudeur qui m’empêche la légèreté et la grâce à laquelle j’aspire, d’où vient-elle ? N’est-ce qu’une histoire de corps qui ne se sait pas, qui ne se veut pas ? Est-ce la faute à la normalité, qui empêche celui qui se voit autrement, qui est vu autrement, d’être, simplement ?

 

C’est un regard qui manque. Le mien peut-être. Un autre qui sait. Un tout alors ? Une acceptation, un recul. Un changement peut-être, assurément. Un changement de position, et des tentatives, pour tendre vers cette grâce, qui doit bien exister ici aussi. 

2014-09-13 14

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19 décembre 2014

Découragement.

2014-09-05 12

 

Il pleut, et toi tu es cachée dans ta voiture.

Tu entends le vent qui souffle particulièrement fort.

Tu es un peu déçue parce que tu es là - tu as mis deux heures pour y être. Tu avais envie d’y arriver. Mais seule, ce n’est pas pareil. Tu n’aimes pas tant que ça être seule, visiter des lieux seule. Pourtant, tu vas au cinéma seule, en ville seule. Oui, tu sais faire des choses seule pourtant.

Mais là… Tu aurais aimé ne pas être seule justement. Pour avoir le courage et l’envie de visiter cette ville. C’est un peu navrant de se dire que tu as fait toute cette route pour faire deux pas sur la plage. Le vent a fait voler tes cheveux devant ton visage, t’empêchant parfois de regarder les flots qui allaient et venaient.

Tu n’étais pas bien. Pourtant, tu aimes voir l’océan, même si toute cette étendue d’eau sans fin te fait un peu peur au fond. Pourtant, que le ciel soit gris ne te dérange pas plus que ça. Au contraire même, tu trouves parfois qu’il suffit alors d’un simple rayon de soleil pour que, sous ce gris, toutes les couleurs sont alors bien plus vives.

Et puis, tu aimes chercher quelques coquillages, quelques galets que tu trouves beaux.

Oui, pourtant, tu aimes. Mais, pas aujourd’hui. Pas en ce moment. En ce moment, il est plus dur de rester seule, de faire des choses seule. Même si tu voudrais sortir de cette voiture, aller te balader en ville.

De toute façon, tu n’as pas de parapluie, et il pleut. 

 

2014-09-05 12

7 juillet 2014

A voix haute

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Dans le silence de la pièce, que les sons des oiseaux ne viennent pas distraire. Lire à voix haute, essayer de trouver le bon ton, le bon rythme. Arriver à parler lentement, en articulant bien chaque mot, chaque syllabe. Essayer de retrouver le rythme voulu par l’auteur.

 

« Un coup de pied dans une porte, ça n’a l’air de rien mais ça dit la rage.
La rage et l’impuissance du langage. Quand les mots ne parviennent plus, c’est le corps qui martèle. »

 

Arriver à mettre un petit son dans la phrase, une musicalité peut-être, pour marquer le point d’exclamation qui finalise la phrase. Mais ce point est dur, bien plus dur que le point final. Bien plus dur que les points de suspension.
Car la voix sait trainer, se faire triste, se faire abrupt. Ma voix sait couler vers la fin d’une phrase qui demande du calme, de la douceur. Du chuchotement.
Mais le point d’exclamation… Il est plus dur à faire sortir. A faire comprendre à celui qui, par hasard, écouterait.
Le questionnement est plus aisé aussi, car déjà connu. Je sais questionner. Je pose des questions, trop pour certains. Des étranges. Des qu’on ne comprend pas, dont on ne voit pas l’intérêt, qui ne servent pas à grand-chose. Car, eh ! Quel intérêt de savoir ça, qu’est-ce que ça peut bien m’apporter ?
Mes questions sorties de nulle part comme il me dit.

 

« Quand plus personne ne nous appelle, est-ce qu’on est libre ? »

 

Il y a les liaisons aussi. Celles que je fais sans réfléchir. Celles que je ne devrais pas faire, rares celles-ci heureusement. Celles que j’oublies, que mes yeux voient, mais trop tard.

Et puis, il y a le temps que je prends à lire à voix haute. Un temps pendant lequel je ne fais que ça. Un temps où le reste attend, le reste est mis de côté. Où le reste n’est plus si important. Car lire à voix haute s’est prendre le temps d’apprécier sous la langue le déroulé des mots choisis par l’auteur.

 

« Pour lire, il faut accepter de ne rien faire. Ouvrir le temps à une page vierge et se foutre de tout le reste. »

 

Les entendre en moi et tout autour, dans le creux de mon oreille. En apprécier la texture, le savant dosage. Découvrir le texte avec plus de lenteur que si je lisais dans ma tête.
Lire à voix haute, c’est me rendre compte que je peux ralentir la cadence. Faire une chose à la fois, et pas tout un tas de petites choses en même temps. C’est prendre le temps d’apprécier une chose, et de voir à plus tard pour une autre. C’est comprendre que tout n’a pas à être fait là, maintenant, tout de suite.
C’est aussi l’envie de lire pour quelqu’un. De partager ses mots de papier – car je ne peux lire à voix haute qu’un livre de papier – avec un autre. Pour essayer de le faire entrer dans l’histoire, dans les mots. Lui faire découvrir un auteur, une phrase qui pourrait le toucher.

 

(Toutes les citations proviennent de : Présent ? - Jeanne Benameur.)

3 juillet 2014

Dieu ou pas ?

2014-03-26 11

J’avais un peu le vague à l’âme. L’esprit mélancolique. Un peu ailleurs. Je marchais dans les rues, soupirant discrètement sans trop savoir pourquoi. Un trop plein de quelque chose qui montait. Et puis, tout au bout de la rue, j’ai vu la cathédrale Saint Pierre et Saint Paul.


Pour une fois, je ne suis pas passée au loin, la regardant du coin de l’œil. Non, pour une fois, je suis allée plus près. J’ai regardé tout le décor de cette église, toutes les sculptures. Et puis j’ai vu trois femmes s’approcher des grandes portes, en ouvrir une petite cachée dans la grande, et se faufiler à l’intérieur de l’église.
Je les ai regardé disparaitre, avant d’avancer sans réfléchir à mon tour. Avancer vers ses portes, les ouvrir à mon tour, et y entrer finalement.

 

2014-03-26 11


Une fois entrée, j’ai été surprise par les lieux. J’ai tout de suite levé les yeux pour constater la grandeur de l’église. La blancheur de ses pierres. L’incroyable conception de son architecture. J’aime beaucoup les églises, je trouve que se sont de beaux endroits.


Je ne suis pas croyante pour autant. Enfin, pas de la même manière que ceux qui viennent dans les églises pour prier. Je ne crois pas en un Dieu tel qu’ils en parlent. J’imagine qu’il y a quelque chose de plus grand que nous oui, mais c’est tout. Je ne ressens pas non plus le besoin de croire en quelque chose comme ça.
J’ai été baptisée, et j’ai fait ma communion, mais rien de plus, et je ne me sens pas membre de la communauté qui m’a baptisée. J’aimais bien au début les cours de catéchisme, jusqu’à ce que je comprenne que les histoires qu’on nous racontait n’était pas que des histoires, qu’il y avait plus derrière, que des gens s’étaient appropriés toutes ces choses, et en avaient fait quelque chose de plus grand.


Jusqu’à ce que je découvre autre chose aussi : les contes. Avec les lutins, les sorcières, les chiens aux yeux grands comme des assiettes, la petite fille aux allumettes… Et les choses n’avaient rien de comparables entre un homme qui se fait crucifier et des lutins qui aident les gens à accomplir leur travail.


Je venais d’entrer dans le monde des petits êtres facétieux, pour n’en jamais ressortir. Même encore, je préfère penser que ce monde ci existe, qu’il y a un peu de cette magie sur Terre, plutôt que celle d’un Dieu présenté par les religions monothéistes. Que les choses, les arbres, ont une âme.


Qu’il y a des leprechauns cachés quelque part.


Mais cela ne veut pas dire que je ne respecte pas les autres religions, ou que je ne respecte pas les gens qui croient en ces Dieux.


J’avais un ami, témoin de Jéhovah. Nous parlions quelque fois de religion, toujours à ma demande, car je ne comprenais pas ce qu’étaient les témoins, ni comment on pouvait croire ainsi, et suivre les préceptes de quelques livres écrits par je ne savais qui.


Aujourd’hui, j’ai encore du mal à le comprendre. Parce que je ne ressens pas ce besoin de croire, d’espérer qu’il y a quelqu’un vers qui diriger mes prières. Quelqu’un qui me répondra, quelqu’un qui m’attend après ma mort, des choses comme ça.


Je n’ai pas besoin de croire en ça pour vivre, pour avancer. Je crois en certaines choses pourtant (aux leprechauns par exemple, et à travers un, à un monde un peu plus magique), mais ça n’est pas un besoin.

 

2014-03-26 11


J’aime pourtant aller dans les églises. J’aime l’idée que des lieux de cultes tels que ceux-ci ont été bâtit par des hommes qui avaient ce besoin de croire en plus grand qu’eux. J’aime l’idée qu’au travers d’un cierge, ainsi que ma chère voisine (aujourd’hui âgée de 92 ans) le faisait, nous puissions faire comprendre aux morts que l’on pense à eux, demander à Dieu ou à la Vierge Marie de veiller sur eux, et sur nous aussi.


Et parfois, moi aussi, je prends un cierge et je l’allume. Non pas parce que je crois en Dieu. Mais parce que j’aime l’idée qu’il puisse exister quelque chose d’autre. Parce que je pense toujours à ma chère voisine lorsque je fais cela. A ces mains toutes ridées et pourtant si jolies, dans lesquelles se trouvaient plusieurs cierges. Au bruit de nos pas lorsque nous remontions l’allée de l’église, moi la regardant avec émerveillement car comprenant qu’elle y croyait – et qu’elle y croit si fort a toujours créé en moi un certain respect. Le petit signe qu’elle faisait, devant la Vierge Marie. Je me souviens lui avoir demandé pour quoi elle mettait son cierge à cet endroit-là, mais la réponse m’échappe sans cesse…


Je pense aussi à mon parrain, mort bien trop tôt à mon goût, que je n’ai pu connaitre autant que je le voudrais. Je ne sais pas s’il était croyant pourtant, mais je ne peux m’empêcher de me dire que, lorsque je prends un cierge et que je l’allume, c’est un peu pour lui que je le fais.


Et là, dans cette église…
J’ai pris un cierge. Je ne sais pas trop pourquoi. J’ai lu la petite prière qui était écrite, et ça m’a bouleversé. Je n’étais déjà pas très bien en arrivant ici, et me retrouver un cierge à la main n’a pas arrangé les choses.


J’ai allumé le cierge, l’ai posé. Et j’ai pleuré. Sans faire de bruit, juste laisser les larmes couler. Je ne sais pourquoi j’ai pleuré, ne veux sans doute pas me l’avouer encore. Dans tous les cas…


J’ai pleuré dans une église..

2 juillet 2014

Bois de Saint-Pierre

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Première visite en février, découverte de cet endroit. D'abord, le parc zoologique. Et les flamants roses. 

Étrange coup au coeur en les voyant. Je suis restée en arrêt de longues minutes. Cela faisait bien longtemps que je n'en avais pas vu. Je ne m'attendais surtout pas à en voir ici, à cet endroit là. En fait, je ne m'attendais même pas à trouver un parc zoologique lorsque je suis venue au bois de Saint-Pierre. Je voulais simplement marcher, m'aérer l'esprit en allant dans la nature, et non pas aller marcher en ville, encore une fois. 

J'avais ce besoin d'aller dans les bois, de m'y enfoncer. De ne plus penser à rien. De faire comme lorsque je me trouve chez mes parents, et que la nature est au pas de ma porte. Mais ici, ça n'est pas le cas. Ici, je dois prendre la voiture, sortir de la ville pour trouver un endroit calme comme celui-là.

Et la découverte. 

Les flamants roses. Et tout un tas d'autres animaux auxquels je ne m'attendais pas du tout.

Alors j'y suis revenue, mais pour marcher cette fois. Dans le bois, me laisser entrainer par mon pas, sans réfléchir. Juste me laisser porter, pendant plus d'une heure, avant de revenir. Et me sentir bien.

2014-01-05 10

Y  retourner, week-end après week-end, pour découvrir, en mai, toute la beauté du sous bois qui fleurit de nouveau. 

Des tonnes de petites fleurs violettes qui poussent partout, qui colorent le sol. Des fleurs étranges, que je ne connaissais pas, qui s'élèvent avec grâce. 

2014-01-05 10

  Et, toujours cette sensation de me sentir bien. De passer un moment agréable dans ce bois. 

 

Et puis, il y a quelques jours, retourner voir les animaux, espérer revoir les loups, que j'aime tant...

bois de st pierre

 

2014-03-22 10

 

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1 juillet 2014

Se sentir seule

2014-02-15 13

 

Apprendre à faire autre chose de sa vie. A faire plus de chose, en diminuant mon temps passé devant l’écran. Quand j’y réfléchis, je me rends compte que je passe beaucoup de temps sur mon pc, mais que je n’y fais pas tant de choses que ça.

Je discute sur skype selon les mois, selon les personnes que j’ai rencontré. Je joue. J’écris. Je lis des choses. Et j’arrive à y passer des heures et des heures. Mon premier réflexe lorsque je me lève est de brancher la prise du pc.

Vivant dans un studio, je prends l’excuse du peu d’espace pour manger devant l’écran. Pour vivre devant l’écran.

Et je sens bien que ça ne fait pas tout. Que les gens à qui je parle via internet sont ailleurs, et qu’au final, je suis toute seule chez moi. Toute seule pendant de longues heures, parfois même pendant des jours lorsqu’il m’arrive de ne pas sortir. Je parle avec d’autres gens, je rigole avec eux, parfois, je regarde le même film en même temps.

Pourtant, quand je lis certains blogs parlant de l’écran du pc, disant qu’au final, on a beau parler à plein de gens via le net, on est quand même seul chez soit… Ca me met un coup au moral. Je détourne mon regard de l’écran, je regarde mon studio, et je me rends compte qu’effectivement… Je suis seule. Personne pour entendre mon rire. A peine un smiley pour faire comprendre à l’autre que je rigole. Personne pour voir que, finalement, j’ai peut-être l’air heureuse quand j’écris, mais qu’en vrai, ce n’est pas forcément ça. Que je souris, mais pas trop en fait.

Que, parfois, je suis assez mélancolique, pour ne pas dire autre chose. Que je soupire, mais pas de plaisir, plutôt d’ennuie.

Et même si je le dis, même si l’autre le ressent à travers mes mots… Que peut-il faire pour moi ? Me donner ses mots de réconfort oui, mais cela ne vaut pas une étreinte, même toute amicale.

Pourtant, je sais être seule. Je n’ai pas besoin d’être constamment avec d’autres personnes. Je me suffis à moi-même. Je ne m’ennuie pas lorsque je me balade toute seule. Je peux aller au cinéma sans personne, faire les boutiques toute seule.

Oui, je peux. Je peux faire tout ça. Marcher dans la rue sans personne à mes côtés. Ne pas rire avec quelqu’un, ne pas montrer un truc intéressant… Je peux faire tout ça.

Mais parfois, ça me pèse. Parfois, j’aimerais me retourner, et voir qu’il y a quelqu’un, là, tout près de moi. J’aimerais qu’un sourire réponde au mien. Qu’une main se glisse dans la mienne.

Parfois, j’aimerais juste ne plus être si seule.

14 juin 2014

Tenter

 

2014-01-05 10

 

 

Il y a cette envie d'essayer, pour voir où tout cela peut me mener. D'oser. De me laisser aller, sans trop penser, sans trop réfléchir. Malgré la distance. Toujours cette distance.

Et puis, il y a aussi cette confiance que j'éprouve pour lui. Si vite venue, cette confiance, sans même que je ne prenne le temps d'y faire attention. Comme s'il savait, sans rien faire de spécial, gagner cette confiance que d'autres n'ont toujours pas acquis.

 

Cela me semble si étrange. Si loin de ce que je suis habituellement. Mais la confiance est là. Cela ne veut pas dire que je n'ai pas peur. J'ai toujours peur lorsque les sentiments entrent en ligne. Mais... Sans trop savoir pourquoi, ni d'où cela vient, j'ai envie.

Envie de voir ce qu'il va en être. Voir si cela va se transformer, s'amplifier. Si cela va aller plus loin que ce que je ressens déjà, si vite, si tôt. Si cela va être possible.

J'ai envie d'oser. De me laisser aller. De profiter de ce qu'il m'offre. De tenter le coup, l'aventure, même si elle doit s'arrêter dans quelques jours. Dans quelques semaines.

Moi qui suis pourtant frileuse, après certaines histoires où j'étais cachée, ou bien encore où je ne trouvais pas mal place, me voilà de nouveau ouverte. J'ai résisté pourtant, mais il sait si bien me faire parler. Et j'ai envie qu'il me comprenne.

Qu'il sache que, si je le repousse, ce n'est pas parce que je n'ai pas envie de ses bras, mais parce que je n'ai pas envie de jouer. D'être une passade, un quelque chose sans sentiments.

Et nous parlons... Nous cherchons nos mots, pour nous expliquer l'un l'autre. Des moments de partage entiers, où nous nous livrons.

Alors, non, je ne sais pas combien de temps cela va durer. Je ne sais pas si cela va réellement fonctionner, nous sommes si loin l'un de l'autre. Je ne sais pas si je vais toujours être dans cette envie d'essayer, d'oser, malgré toute mon appréhension, ni s'il va être capable d'attendre. Des tas et des tas de questions me viennent à l'esprit. Des tas d'idées aussi, venant de mon imagination si fertile lorsqu'il s'agit d'imaginer le pire.

Mais...

J'ai envie de tenter. Parce que, pour le moment, ce début de relation est tendre, doux, agréable. Et que, dans la vie, on ne peut pas toujours se poser des questions sur tout, ni réfléchir à tout ce que l'on fait ou tout ce qui pourrait arriver.

8 mai 2014

Danse macabre

Mi Confesion

 

 

La danse a quelque chose d’envoutant. De libérateur aussi.
La musique qui va avec à son importance. Elle doit entrer en résonnance avec mes émotions, pour que les choses se fassent ainsi que j’ai besoin qu’elles soient.
Il faut que la musique se faufile en moi. S’enroule autour de moi. Me fasse vibrer. Qu’elle me porte, pour que je puisse libérer mes mouvements. Et libérer au travers d’eux mes émotions. Les expulser autrement qu’en les disant. Les hurlant.

La danse doit en devenir étourdissante. Galvanisante. Pour que je me sens étrangement bien, un peu ailleurs. Prête à tout pour que cette étrange sensation qui me prend aux tripes ne s’arrête pas. Une impression de légèreté qui me prend à mesure que je tourne que je me mets à bouger.

D’abord lentement. Je tangue, comme ivre. Mon souffle précipité bat à mes oreilles. Fort. Je me mets à tourner, de plus en plus vite. Je laisse la musique inspirer mes mouvements, toujours plus forts, toujours plus rapides.
Je veux juste essayer d’oublier. Me laisser emporter par la musique. Emporter loin.

Et, pendant un instant, cela fonctionne. Cela semble si facile. Juste fermer les yeux. Se laisser dominer. Jusqu’à avoir mal. Être fatiguée, aux prises avec mes émotions, qui m’envahissent en force. Avec trop de force même.
Qui me font trembler. Et puis manquer le pas.

Tomber.


Mes genoux touchent rudement le sol. Je crois que je me suis blessée.
Mais ça n’a pas vraiment d’importance. Et puis, je sais quelle est cette douleur. Cette douleur dans mes yeux, dans mon corps. Dans mon cœur.

30 avril 2014

Stop...

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Il fallait dire stop. Trouver un moyen de s'alléger de tout ça. Ne plus prendre ces choses trop à coeur, ainsi que je le faisais toujours. Parce que ça devenait trop dur au fil du temps. Et qu'il fallait se rendre à l'évidence, si les choses avaient dû changer, ne l'auraient-elles pas déjà fait ?

 

Dès que mon frère et sa compagne apparaissent, je deviens une tapisserie. Un guéridon. Un quelque chose sans trop d'importance, qui est là depuis suffisamment longtemps pour que l'on se permette de l'oublier.

D'où vient cette habitude de demander de temps à autre des nouvelles d'une personne, et de l'ignorer lorsqu'elle se trouve face à nous ? Je ne comprends pas les choses de ce genre. Comment peut-on se dire de la même famille qu'une personne et tout bonnement l'ignorer ? Cette façon d'agir m'indigne. Je n'arrive pas à l'accepter. D'autant plus qu'ils prennent tout de même la peine de m'inviter chez eux. Cependant, dans ces cas-là, je n'arrête pas de penser qu'ils agissent ainsi car c'est ce qu'il faut faire. Pour maintenir les apparences d'une belle famille unie.

Mais tout ça, c'est du vent. Nous sommes juste des hypocrites aux sourires de façade.

Un jour, mon frère expliquait que le frère de sa compagne ne lui donnait plus de nouvelles ; qu'il était pourtant facile de téléphoner. Que c'était comme ça que ça se passait entre eux, comme ça que ça devait être entre un frère et une soeur. Je l'avais alors fixé, pensant aux différents messages que j'avais pris sur moi de lui envoyer, et qui restaient sans réponse. A son indifférence quand il me voyait.

Il a du sentir mon regard car il s'est tourné vers moi et a dit "bon, toi et moi, s'est pas pareil.". Ah bon ? Ne sommes nous pas frère et sœur ? J'aurais dû lui demander ce qu'il entendait par là, mais j'étais trop estomaquée.

A chaque fois que je retourne chez mes parents, je me dis que je n'espérerai plus avoir une famille qui m'accorder une place réelle et pas une place par intermittence. Une famille qui s'intéresse à ce que je fais, même si "il faut nous pardonner, ça fait longtemps qu'on a pas fait d'étude, le monde du travail ce n'est pas la même chose, on se rend pas compte", dixit mon père.

Mais c'est usant, et ça me détruit, d'espérer ainsi, d'avoir toutes ces attentes que personne ne peut et ne veut combler. Alors, dans cette situation, je me demande si on a tant que ça besoin d'une famille.

Si j'ai tant que ça besoin de cette famille.

Le plus étrange là-dedans, c'est que, lors des "repas de famille", les personnes qui font le plus attention à moi sont celles auxquelles on s'attendrait le moins : les parents de la compagne de mon frère. Ma mère l'a remarqué, il y a quelques jours, et m'a dit, l'air de rien, "tu t'entends bien avec MC". Pour une fois, j'ai osé ne pas faire comme si tout était normal et je lui ai répondu que oui, que c'était la seule personne à faire attention à moi dans ce genre de situation.

Ma mère s'est contentée de regarder ailleurs.

 

2 avril 2014

Muffin tops

grèce 3

 

 

Anglais.
Je n'avais pas envie d'y aller, mais j'ai préparé un truc pour l'oral, ça m'embête de travailler pour rien. Alors je prends mon manteau, pas mon écharpe, il fait suffisamment bon comme ça dehors. Je marche tranquillement, le soleil est de sorti, j'ai le temps. 
Il arrive, mais je ne le regarde pas, il lui ressemble trop. Le prof nous fait entrer, ça va être dur de ne pas l'observer, comment parler à une personne sans la regarder ? Il demande qui a fait le travail, et j'ai le cœur qui bat la chamade. C'est stupide, je fais les exercices de respiration qu'on m'a apprit pour me calmer, mais ça ne marche pas. J'ai envie de m'enfuir, je crois le regard du prof. 
Au secours !
Il lui ressemble trop. Ce n'est pas juste. Il me sourit, encouragement ? Oui, j'ai fait quelque chose. Mais je ne peux pas parler là, mon cœur bat trop vite, je vais bafouiller. Je ne vois plus le prof, je vois Patrick. Bon, d'accord, je me calme, je vais parler. Il me met une croix, j'ai bien parlé, aucun problème de syntaxe, juste quelques fautes de prononciation. Au Cp, j'avais des croix aussi, mais au bout de trois, j'étais punie. Et je l'étais très souvent... Ici, plus j'ai de croix, plus j'ai de points. Tout change.
Le cours continu. Casque sur les oreilles, on écoute la bande-son, on parle, on écoute à nouveau. 

-Muffin tops.

Il explique ce que cela signifie. Les dindes éclatent de rire. Exaspérant. D'ailleurs, elles rigolent tellement fort qu'elles n'entendent pas la suite.

-It's sexy.
Not anorexy. 

Haussement d'épaule.

-You like what you like.

Je l'entends déjà, l'autre... S'il avait été là, il aurait regardé attentivement la réaction de toute personne plus grosse que la moyenne, ces gens qu'il appelle des grobèses. Il aurait regardé, et il aurait rigolé.
Mais il n'est pas là. 

Sexy. Comme quoi.

Il ressemble à Patrick. Les cheveux coupés court, un joli sourire, les même joues un peu ronde. Les même yeux marrons. Et presque la même voix, apaisante, douce, masculine. 
Je me souviens encore, mes écouteurs aux oreilles, Patrick qui parlait dans son micro. Pour m'expliquer quelque chose, c'était plus pratique comme ça. Et moi, je faisais semblant de ne pas tout comprendre, pour qu'il continue de parler encore dans son micro, pour avoir encore sa voix tout près de moi. Je fermais les yeux, et j'avais l'impression qu'il était là, à me parler au creux de l'oreille. Je l'imaginais souriant, se doutant bien que les questions que je posais ne servait qu'à le faire parler. Je n'écoutais même pas vraiment ce qu'il disait, j'écoutais juste le son de sa voix, sa façon de prononcer, ses petits raclements de gorge dont il ne s'aperçoit pas.
Et si Patrick mourait, comment le saurais-je ?

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